Question existentielle, la séparation d'une bonne partie de sa collection peut rapidement devenir un sujet de préoccupation pour une personne tel que moi, qui a passé ces dix sept dernières années à entasser toutes sortes de machines et de jeux en tous genres. Alors que la quarantaine approche à grands pas, cette interrogation fait peu à peu son apparition dans mon esprit, jusqu'à provoquer un dilemme qui me tiraille de toute part. J'imagine que le fait d'envisager de se passer de quelques pièces maîtresses, ou de se débarrasser de l'intégralité de ses possessions, est un passage obligatoire pour tout collectionneur qui se respecte. Aujourd'hui, plus que jamais, je suis partagé entre l'instinct de conservation et d'accumulation qui reste encore omniprésent, mais aussi la volonté de passer à autres choses pour de multiples raisons.
Le manque de temps et de place
"Les choses que l'on possède, finisse par nous posséder." Cette phrase en provenance d'un célèbre personnage fictif qu'est celui de Tyler Durden, fait de plus en plus sens et résonne de manière répété au fin fond de mon crane. En faisant un bref tour de mon environnement, je me rends rapidement compte que mon appartement de 60m2 est littéralement une salle de jeu ou croule les consoles et autres boîtiers dans chaque pièces (rassurez-vous la cuisine en est épargné !). Bien qu'une chambre fut transformé en havre ludique et dédié à cette passion débordante, il faut bien avouer que celle ci tend à déborder sur les lieux attenants. Ce n'est pas les quatre consoles de générations passés et de nouvelles générations, toutes branchés sur la télévision du salon qui me feront dire le contraire ! Les meubles en sont saturés et il n'est pas rare de passer énormément de temps à faire de l'optimisation, en terme de rangement, dans l'espoir de caser la dernière acquisition. Suis-je arrivé à un point de rupture ? C'est la question que je me pose lorsque j'observe la myriade d'amiibos sous blisters, disposé sur la commode de ma chambre...
L'une des solutions permettant de continuer à satisfaire ma soif de collection, serait d'investir dans plus de meubles. Cependant, cela risque d'encombrer encore plus l'espace de mon habitat qui se réduit dorénavent à peau de chagrin. Comme vous pouvez le constater, le fait d'accumuler devient plus une contrainte qu'autre chose. A cela, il faut ajouter le fait que je ne dispose plus autant de temps qu'avant, afin de m'adonner à ce loisir totalement chronophage. Bon nombres de titres sont encore sous leurs pochettes plastiques, attendant patiemment d’être inséré dans leurs supports respectifs... Un jeu ne vaut la peine qui si il est apprécié manette en main et une grosse partie de ceux ci ne font plus qu'office d'ornement. Du simple gâchis, provoqué par la soif de collection...
La peur du manque et du regret
Ceci dit bon nombres de pièces ont une véritable valeur affective à mes yeux. Je ne parle même pas des Graal dénichés au prix de semaines, voir des mois de recherches. De plus, beaucoup d'entres eux ont une forte valeur sur le marché, mais la n'est pas la question. Au départ, l'édification de cet assemblage de matériel vidéoludique est née sous l'impulsion de la frustration et s'est petit à petit matérialisé pour devenir un objectif. Celui de recréer ma ludothèque idéal et ultime ! J'ai donc un affect tout particulier concernant la majeure partie de mes acquisitions. Une véritable aberration matérialiste ! J'ai donc l'intime conviction que je ressentirais de la peine à devoir me délester de la plupart de ces titres qui ont comblé un manque inexplicable. A me relire, je suis un véritable cas d'école pour les psychologues et autres psychiatres. Malheureusement, cette crainte est une éventualité que j'ai tout de même peur d'affronter.
Je reste pour autant toujours aussi attaché au milieu du jeu-vidéo. Ce domaine de prédilection qui a bercé ma vie d'enfant, qui m'a accompagné de l'adolescence jusqu'à l'age adulte. Cependant, je dois bien reconnaître que la passion a parfois viré à l'obsession et qu'il est peut être temps de me remettre en question. Mais bon dieu, je n'ai pas envie de décrocher de cela. Car, il s'agit pour moi d'un style de vie qui apporte constamment son lot de surprises et de connaissance. Je suis pour le moins très partagé sur ce sujet. Et vous, que feriez vous à ma place ?