Que le monde des adultes peut s'avérer sinistre et impitoyable ! Alors que j'entame ma trente sixième année d'existence, cette phrase, lourde de sens, ne cesse de se répéter inlassablement à l'intérieur de mon crane. Loin de moi l'idée de me considérer encore comme un enfant, le temps ainsi que l'expérience s'est chargé de m'écarter cette idée dans mon esprit à tout jamais. Néanmoins, mon introduction assez précoce dans le marché du travail (à l'age de 16 ans) et par extension mon irruption de l'univers des responsabilités, m'a profondément marqué et meurtris. Cette période a été un tournant décisif qui a profondément modifié ma perception de la vie dans sa globalité.
Fini le temps de l'innocence et de l'insouciance, place à la superficialité, à l'hypocrisie et à la pression constante. Voici des nouvelles valeurs, jusque la inconnu au bataillon, qui feront office de climat persistant et ambiant tout au long de ma vie prochaine. Plus aucune place à la sincérité ni au développement de soi. Non, désormais j'embrassais une vie de servitude ou l'humain est relégué au rang de simple individualité consommatrice, dédiant sa vie à peu de choses propice à l'épanouissement. Un simple pion parmi tant d'autres, conscient et malade de sa propre condition. Mais aussi horrifié de ce qu'il se déroule dans ce monde de plus en plus plongé dans la démence.
Peur de ne pas assez en profiter ?

A la lecture de cet article, tu va sans doute me trouver quelque peu inadapté. Effectivement, il s'agit bien la du terme approprié. Inadapté mais contraint de poursuivre un rituel machinal qui ne laisse aucune place au véritable bonheur. Et ce au beau milieu d'un monde qui vit à deux cents à l'heure, ou le principal soucis de chaque états et de produire sans cesse pour consommer d'avantage. Tout ça sans pour autant prêter attention aux conséquences humaines et environnemental. Cet état de fait, influence le comportement de chacun d'entre nous, développant alors des maux physiques et psychiques qui n'existaient point jusqu'ici. Quelle est le véritable sens de la vie ? Céder à l'instinct de se reproduire et de s'endetter toute sa vie afin de posséder un logis ? Jeter aux orties son amour propre et accepter de se faire dicter sa conduite par autrui, pour un boulot que l'on déteste ? Se retrouver au crépuscule de sa vie sans avoir pu profiter d'une véritable liberté quotidienne ? Ces questions existentiels se présentent de plus en plus alors que je vieillis.
Auto-analyse

Aurais-je conservé l'envie de ne pas grandir, au point de me remettre autant en question ? Je le pense sincèrement. Je ne veux pas vivre cette existence triste et morne qui rend des gens particulièrement aigris. A coup sur, il s'agit la d'une carapace que ma psyché à construite de toute pièce. Il ne faut cependant pas tomber dans le piège évident de développer le syndrome de Peter Pan, mais de retrouver un certain réconfort, sous une forme légèrement régressif. S'échapper dans les jeux, dans des univers de fictions féeriques, être alerte envers les nouvelles technologies ou face différentes formes artistiques, me permet de me déconnecter complètement de ce monde qui ne me convient pas. Ce n'est pas pour rien si j'ai vécu en marge pendant quelques temps.
Aujourd’hui, je poursuis ce périple sous une forme différente mais qui m'apporte tout autant de satisfaction. Sous le feu continuel des réflexions du type : "Grandis un peu !", je garde toutefois cet esprit juvénile, un peu bête et rebelle qui me permet d'affronter sans crainte les difficultés du quotidien, tout en évitant les vices lié à notre société. Maintenant, il serait temps d'en vivre sans aucune crainte et contrainte !