Ouais, ça fait 1 an que je suis sur la présente plateforme. Il est maintenant temps pour moi de faire un premier bilan de mon expérience.
L’engouement
C’est @Soushi888 qui m’a présenté cette plateforme lors d’une conférence qu’il a tenue avec @PNC au lac Braume. J’ai été emballée par l’idée de participer à un média social qui appartient d’abord à sa communauté. J’avais envie de me rebeller contre les multinationales de l’informatique : ces nouveaux seigneurs. Dans ce contexte m’éloigner de GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) me faisait vraiment plaisir.
J’ai pris un mois avant de publier. Je voulais comprendre la culture qui se dégageait ici et être sûre de bien m’y intégrer. J’ai été vraiment emballée par mes débuts. J’avais l’impression de bâtir quelque chose de gros, de participer à l’émergence du français sur un média social non traditionnel.
J’ai rencontré des gens extraordinaires qui ont changé ma vie. De plus, tenir un blogue et écrire des histoires faisait partie de mes besoins. Avoir un projet créatif, anonyme et libre en dehors de mon emploi dans le domaine politique a été pour moi salutaire. De plus, j’avais l’impression que, sur cette plateforme, les créateurs de contenus étaient récompensés pour leur travail.
Le travail, la fatigue
Je m’étais mis la barre haute au départ : un texte de qualité par jour en plus de garder mon emploi qui me demandait facilement 50-60 heures de travail par semaines. J’ai calculé que je passais facilement 20 heures semaines dans l’écriture de textes de septembre à décembre 2017. À cela s’ajoutait l’implication que j’essayais d’avoir auprès de @steemquébec.
J’ai finalement écrit se texte : https://busy.org/@lautre/on-n-est-jamais-libre Ben oui, mon corps m’a lâché, à l’âge que j’ai, j’ai eu la coqueluche, une maladie d’enfant. Je n’ai pas eu le choix d’arrêter toute activité. Mon corps m’avait parlé, je devais décoder son message.
Au même moment, j’ai fait les premières constatations qui m’ont plutôt déçue : après tout ce travail, j’avais moins de 100 fans et j’arrivais rarement à faire plus de 4$ pour un texte qui me demandait d’investir de 2 à 6 heures.
Apprentissage et optimisme
Malgré mes chiffres plus que modestes après plusieurs mois d’activité, j’avais quand même envie de continuer. Je restais optimiste. Je me suis identifiée à l’autre, ce personnage qui parlait toujours à la première personne du singulier et au présent l’indicatif. L’autre était parfois une femme, parfois un homme, parfois jeune, parfois vieux et souvent un peu moi. J’avais envie de continuer d’être l’autre. Je me suis demandé pourquoi, après tout ce travail et ces résultats relativement mitiger j’avais envie de continuer.
Je pense que le secret de ma motivation a résidé dans le fait que j’ai des fans de qualité supérieure qui interagissent avec moi. Certains sont devenus mes amis, d’autres font simplement écrire leur petit commentaire sous mes textes. C’est de loin la plus grande récompense que je peux avoir. Vraiment, merci! C’est grâce à vous que je songe poursuivre le blogue et faire tout en mon pouvoir pour prendre de l’expansion.
Speak Human
« Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule. » Pierre Bourgault
Malgré toute la reconnaissance que je peux avoir de la part de la communauté FR, il y a un point qui me bloque. J’hésite à investir beaucoup d’énergie dans Steem. Je sens une pression pour me diriger vers l’anglais. J’ai même déjà eu un commentaire d’un steemien qui m’a écrit que je devrais toujours utiliser l’anglais pour être comprise de tous. J’ai eu quelques commentaires du genre me proposant d’utiliser l’anglais parce que je « privais » l’auteur des commentaires de mon contenu. C’est une espèce de déception de privilégié qui ne peut pas prendre que l’on ne fasse pas toujours les choses pour lui, c’est un comportement gossant, mais normal. Mais donner un caractère universel et obligatoire à l’anglais, ça m’a marquée. Speak humain que j’aurais pu lire. C’est oublier que 80 % de la population mondiale ne parle pas anglais. Le français n’est pas la seule langue à subir cette pression #spanich.
J’ai aussi déjà eu des remarques dans ma propre communauté, auprès de mes propres amis qui souhaitaient que j’adopte l’anglais dans mes écrits. Je sais que ces gens voulaient mon bien. Ils me souhaitaient un meilleur public, peut-être plus payant. Il parait que ça ouvre des portes, que ça permet d’avoir un public plus international de parler anglais. C’est bien beau, mais il ne me sert à rien d’ouvrir des portes qui ne mènent pas aux endroits où je souhaite aller. Premièrement, je ne parle pas cette langue (ou assez mal). Je ne vois pas comment je pourrais écrire de manière artistique dans ces circonstances. Deuxièmement, ce n’est simplement la voix que j’ai envie de choisir. Je veux continuer à m’exprimer dans la langue de Félix Leclerc et de Simone de Beauvoir. J’aimerais rejoindre plus de gens par mes écrits. Je songe à me faire un petit plan pour en tirer des revenus. J’ai vraiment envie de m’investir dans mon art. C’est dommage, mais après 1 an ici, à force de travail, de découragement et de nouvelle tentative je dois arriver à la conclusion que Steem ne répond pas à un de mes besoins.
Fini la rébellion
L’expérience vécue ici est extrêmement enrichissante et j’ai l’intention de rester presque fidèle à mon premier amour. Cela dit, j’ai besoin d’aller voir ailleurs pour être pleinement satisfaite. J’ai besoin d’un poliamour. J’ai commencé à aller voir ailleurs en investissant un peu plus sur ma page Facebook et sur Instagram. Avant, je ne faisais que promouvoir mon blogue. À partie de maintenant, j’y mettrai du contenu original. Fini la rébellion contre GAFA. Ceux qui veulent me suivre sont les bienvenus. Mon premier amour reste le plus profond. Je continuerai à mettre des textes et des images ici. On est peu nombreux à se comprendre, mais l’ambiance est bonne et ça restera mon blogue officiel.
Je vous aime, mes chers amis.
À bientôt