Ça fait un moment que je prévois prendre trois mois pour moi. Trois mois pour réfléchir et faire de nouvelles découvertes : recentrer ma vie. Pour ce faire, j’ai mis mes petits dollars de côté. J’ai tout fait bien pour arriver à mes fins et enfin, demain, c’est ma dernière journée de travail.
Jusque-là, il n’y a absolument rien de hors du commun; je suis juste une milléniale qui écrit sur les médias sociaux qu’elle prend une pause du monde du travail. C’est très commun.
Pourtant, j’ai peur. J’ai le trac. Je me sens comme au sommet d’une montagne russe juste avant la descente.
C’est que depuis quelques mois, je mets dans la case « je ferai ça pendant ma sabbatique » une tonne d’objectifs, de tâches, de chose à finir ou à commencer. Tout ce qui me vient en tête, je l’écris sur un post-it qui traine partout sur mon agenda, mon ordinateur portable, ma table de chevet. J’en ai une quantité incommensurable.
En cet avant veille de sabbatique, j’ai fait le tour de mon appartement, de mon sac à dos et de mon bureau pour récolter ces ridicules post-its et regarder l’ampleur du poids imaginaire que j’ai mis sur mes épaules. Mon Dieu! Avec tout ça, je comprends pourquoi j’ai mal dans le dos.
Juste pour le plaisir, une liste non exhaustive des objectifs que je me suis fixée au cours des mois et j’ai concoctée pour vous, une liste de choses à prévoir pour surcharger votre propre sabbatique. Tous les éléments énumérés sont tirés de mes post-its personnels.
Ma liste de chose à faire pour gâcher ma sabbatique :
- Faire le ménage de ma boite avec mes « papiers important »
- Affuter mes couteaux
- Écrire un texte par jour
- Faire de la photographie
- Changer radicalement de régime alimentaire
- Apprendre Photoshop et d’autres logiciels utiles au graphisme
- Trier mes vêtements pour les bonnes oeuvres
- Lancer un exécutif régional pour l’organisme A
- Faire partie du CA de l’organisme A
- Écouter « ajouter titre de film ou de série ici » (répété à l’infini)
- Gerrer les médias sociaux et internet pour l’organisme B
- Faire de la création de contenu pour l’organisme B
- Faire les envois courriel de l’organisme B
- Créer un organisme C
- Apprendre à danser
- Partir un Vlog
- Partir sur un continent dont le nom commence par la lettre A
- Réparer le petit meuble du salon
- Prendre un rendez-vous chez l’optométriste (et y aller)
- Relever le défi Zéro Déchet
- Faire de la méditation
- Aller voir ma cousine à 5 h de route de chez nous
- Aller voir mon autre cousine à 1 h de route de chez nous, mais que je ne vois pas assez souvent
- Voir ma famille dans ma ville natale (à 6 h de route de chez nous) X3
- Faire le ménage de la bibliothèque de la chambre
- Prendre rendez-vous chez le dentiste (et y aller, pour une fois)
- Faire le tour de mon pays
- Suivre un cours de langue
- Dessiner
- S’assurer que mon proprio fasse les réparations dont mon appartement a besoin
- Suivre un cours sur la gestion des finances personnelles
- Remagasiner mes assurances
- Placer de l’argent
- S’assurer qu’aucun de mes placements ne servent à financer des compagnies pétrolières
- M’inscrire au gym
- Allez au gym 3 fois par semaine
- Avoir un massage
- Régler un problème administratif avec équifax
- Terminer mon cours sur la permaculture
- Faire le ménage de ma boite courriel
- Me désabonner des services que je n’utilise plus
- Finir les livres que je n’ai pas terminé de lire. (Je les ai tous mis dans la catégorie « finir pendant la sabbatique »)
- Refaire mon choix de carrière
- Trouver un plan pour mettre en œuvre mon choix de carrière
- Me reposer
Ouf, avec tout ça, une chance que j’ai pris en note de me reposer. J’aurais oublié, mais là, je devrais avoir le temps de le faire le 12 novembre entre 13 : 00 et 13 : 12.
Suis-je la seule à avoir assez de talent pour surcharger ma sabbatique? À en croire cet article, c’est plutôt commun : https://www.huffingtonpost.fr/2015/08/10/burn-out-estival-vacances_n_7956088.html
Dans tous les cas, je vais me faire un plaisir de rayer cette liste et de m’interdire d’en produire une autre. Je veux savoir si à vous aussi ça vous est déjà arrivé de prévoir trop de choses lors d’une sabbatique ou simplement lors de vacances.