Le végétal est-il intelligent ?
La nature n’a pas fini de nous surprendre. Les recherches scientifiques révèlent des propriétés étonnantes dans le monde végétal.
D’après les récentes recherches, les végétaux seraient capables de se mouvoir, de se défendre, de coopérer, de mémoriser et même de percevoir la musique.
Les plantes parlent, utilisant un langage qui nous est encore en grande partie inconnue, elles communiquent et envoient des messages à d’autre plantes et à leur environnement.
Dotées d’une personnalité, les plantes développent une forme de vie sociale basée sur l’entraide et l’échange.
À l’heure où les ressources naturelles s’épuisent, nous avons tout à apprendre du monde végétal dont dépend la survie et le futur de l’homme.
Car n’oublions pas que si les plantes peuvent très bien vivre sans nous, nous ne survivrions que très peu de temps sans elles !
Le rôle des plantes
Les plantes (végétaux marins ou terrestres) sont à la base de la chaîne alimentaire ce qui leur confèrent un rôle fondamental dans le fonctionnement global de notre écosystème. Les plantes sont capables de produire et de fabriquer, via la photosynthèse, leurs propres matières organiques, à partir de matières non organiques (minéraux et métaux). Il existe actuellement plus de 300 000 espèces connues. Les végétaux sont des organismes ancrés au sol par un système racinaire qui les rend dépendant des conditions de leur environnement. Incapable de bouger ou de fuir comme les animaux, les plantes ont donc usé de stratégie et de développement afin de survire.
Ainsi, contrairement aux croyances, une plante possède bien plus de gènes qu’un animal.
L’exemple le plus parlant est celui du riz, car il possède plus de 50 000 gènes, quand l’homme en possède un peu plus de 20 000 !
Comment fonctionne l’intelligence végétale ?
Des chercheurs tentent de décoder des signaux émis par les plantes avec une approche innovante.
D’après eux, le monde végétal est capable de percevoir la gravité, le champ électrique, le champ magnétique, la diversité chimique qui les entourent etc…
Cette énorme quantité d’informations que les plantes perçoivent et reçoivent, intéresse les chercheurs au plus haut point.
En effet, le but actuel de la recherche est de tenter de décoder et de rendre intelligible ces données.
Les végétaux sont constamment en alerte afin de s’informer du monde qui les entourent, pour anticiper les agressions extérieures et proliférer sans obstacle. Pour s’adapter au mieux à son environnement, le monde végétal est en perpétuel mouvement.
De notre point de vue, ces actions passent inaperçues. Notre perception du temps est différente. Leurs mouvements sont trop lents pour nous et sans appareils de mesure, nous ne pouvons voir la chimie qui s’y produit à l’intérieur.
Au cours de la recherche, environ 700 capteurs sensoriels différents ont ainsi été découverts et répertoriés ( thermiques, chimiques, lumineux, mécaniques etc..)
Les laboratoires testent les réactions des plantes :
En observant les signaux générés par les plantes, les chercheurs sont capables de remonter aux stimuli qui les ont générés de manière très précise.
Une fois que les signaux ont été lu sans être déformés (et quelques fois amplifiés), ils sont numérisés.
En utilisant la sensibilité et la capacité de perception des végétaux, on peut donc recueillir des donnés. Ces plantes « connectées » deviennent des bio-capteurs capables de mesurer des paramètres environnementaux tels que la température, la pollution, le niveau d’humidité ou même le niveau d’acidité des pesticides.
Il s’agit vraiment d’un vocabulaire, et à chaque paramètre environnemental correspond un message électrique bien spécifique.
Si les chercheurs arrivent à le codifier, nous avons en main une source incroyable qui permettrait de décoder ce que les plantes ressentent.
L’objectif des scientifiques est donc de : - collecter les données provenant des diverses plantes - rassembler ces données dans une sorte de réseau - traiter et fusionner les données
Un système qui s’avère très économique car il exploite des plantes déjà sur le territoire.
Par exemple, un arbre sera capable de fournir des données sur tous les paramètres environnementaux, en temps réel, c’est-à-dire à l’instant même où il perçoit le signal extérieur.
Ce système aurait un avantage énorme comparé aux stations de surveillance actuelles, où il faudrait utiliser un capteur par paramètre. Cela coûterai beaucoup plus cher.
Le décodage des impulsions électriques qui parcourent les plantes pourrait permettre, par exemple, de déterminer en temps réel, la composition du sol dans lequel les végétaux évoluent. Une avancée dans la protection de l’environnement, (surveillance du niveau de pollution, et utile à la certification des cultures biologiques).
Voici quelques exemples atypiques :
Le Mimosa Pudica : la plante pudique
Comme beaucoup d’autres plantes, le mimosa pudica fleurit au printemps et fâne aux prémices de l’automne. Ses fleurs sont roses ou blanches.
Cette plante possède une sensibilité exceptionnelle. Elle ferme ses feuilles pour dissuader les herbivores trop friands.
Mais elle sait également se rétracter, face au vent et aux fortes chaleurs afin d’éviter de perdre trop d’eau. Les recherches récentes montrent que cette plante est aussi capable d’apprendre à ne pas réagir à certains stimuli et à s’en souvenir ! Une plante maline en somme.
L’acacia : la plante tueuse
Le mot « acacia » vient du grec « akis » qui signifie « pointe » à cause de ses épines. Cet arbre possède des qualités étonnantes, mais attention il peut s’avérer mortel pour certains animaux. En effet, en 1980, dans une réserve du Transvaal, située dans le nord-est de l’Afrique du sud, des gardiens retrouvent des centaines de cadavres d’antilopes koudous d’élevage, au pied des acacias.
Après de nombreuses hypothèses concernant ces décès suspects, un groupe de chercheurs sud-africain constatent après avoir effectué des autopsies, que les estomacs des antilopes sont remplis de feuilles d'acacia. Au premier abord, ceci est tout à fait normal car c’est la principale nourriture disponible.
Suite à des analyses en laboratoire, ils remarquent que ces feuilles, venant des autopsies, ont sécrété un taux de tanin anormalement élevé et mortel pour ces animaux.
Les scientifiques décident donc d’analyser les arbres en cause. Le taux de tanin des feuilles prélevées se révèle normal et sans danger.
Mais que s’est-il donc passé ?
Des analyses plus poussées révèlent que l’acacia élève brusquement son taux de tanin dans ses feuilles lorsque les antilopes représentent un danger pour la survie de l’arbre.
La concentration de poison n'est cependant pas instantanément mortelle ; elle rend tout d'abord les feuilles rebutantes, puis indigestes. Une consommation accrue devient fatale pour l’animal.
Ce qui est incroyable, c’est que tous les acacias aux alentours deviennent tous toxiques en même temps. D’après de récentes analyses, nous savons qu’ils communiquent entre eux afin de survivre aux attaques des antilopes.
De nombreux spécialistes en ont déjà parlé, mais n’ont jamais été pris au sérieux : les plantes parlent.
En voici une preuve ; mais reste à savoir par quel(s) moyen(s) elles communiquent ?
Dans le cas de l’acacia, aussitôt agressé, il libère un gaz très léger (l’éthylène), qui poussé par le vent atteint ses congénères.
Par une communication chimique, ils déclenchent alors à leur tour, la même réaction de défense. Ces plantes font preuve d’une véritable intelligence sociale pour se protéger des agressions extérieures.
Codariocalyx motorius : la plante qui danse
Le codariocalyx motorius ou également appelé desmodium gyrans est une plante sensitive connue pour son mouvement de feuilles dont la vitesse est suffisamment rapide pour être perceptible par l’être humain.
En 1880, Charles Darwin la décrit de manière assez élogieuse, en expliquant ce mouvement tout à fait insolite dans le règne végétal. C’est en fait une stratégie qui permet de maximiser l'absorption de la lumière du soleil.
Cette technique vise à optimiser la circulation de la sève dans les grandes feuilles, celles-ci étant composées de deux petites folioles à sa base.
Le fait de toucher cette plante ne déclenchera pas de réaction de sa part. Mais son étonnante particularité est qu’elle réagit uniquement à la musique !
https://youtu.be/qEbMxWlVjnM Source video
Le codariocalyx motorius est sensible à l’onde sonore, la croyance dit qu’elle ne réagit qu’aux musiques harmonieuses.
A l’heure actuelle, cette plante est une véritable énigme pour les chercheurs.
Conclusion :
Les recherches actuelles sur l’intelligence des plantes sont fondées sur des faits observables et mesurables, comme toute autre discipline scientifique.
Mais cela n’empêche pas de créer le débat.
En effet, je pense qu’il serait bon de définir en premier lieu ce qu’est réellement l’intelligence, avant de tenter d’expliquer celle du monde végétal.
L’homme définit l’intelligence de l’être humain (ou animal) comme : la capacité de prendre une décision, de discerner, de réfléchir. Outil apparu au cours de l’évolution.
Celui qui en était doté possédait un avantage sélectif. Capable de raisonner, il disposait de chances accrues de survie.
Si nous laissons de côté la conscience pour déterminer ce qu’est l’intelligence, alors oui, il semble que certaines plantes sont étonnamment intelligentes (dans leur capacité à traiter l’information, les stimuli de l’environnement, et à s’adapter et changer en fonction de ces derniers).
Mais ces comportements sont-il le simple résultat d’un mécanisme de survie ? Sont-ils définis par une force intelligente de l’organisme ? Sont-ils pré-programmés ?
Nous pensons avec notre cerveau : « je pense donc je suis ». Si les plantes n’ont pas de matière grise, elles possèdent tout de même des systèmes électriques et chimiques, comme nos neurones qui d’ailleurs, ressemblent à un système de racines.
La recherche sur l’intelligence du végétal relève autant de la science que de la philosophie.
Qu’entend-on par intelligence ?
Peut-on développer la définition de façon à l’appliquer aux plantes ?
Ce qui est certain, c’est que plus nous approfondirons la recherche sur les plantes, plus leur complexité continuera de nous émerveiller.
Sources :
agrobiosciences rtflash inexplique-endebat notre-planete.info letemps.ch jardin-secrets.com tpe-communication
Pour approfondir le sujet :
lejournaldeschouettessavantes.cafe-sciences livre.fnac.com priceminister.com up-magazine.info