Impossible à prononcer, il y a des mots qui peuvent avec le temps se remplir d’amour et de justesse. Avec ces mots, on apprend à vivre, à comprendre, à avancer, à aimer et pour être honnête… d’une certaine façon à oublier la douleur des instants difficile qui nous ont séparé.
En ce jour, j’aurai voulu que ma plume soit plus légère. On a tellement l’habitude de s’écrire, s’échanger, se partager nos moindres instants. Nos moindres moments de joies, de bonheurs, de tristesses, de doutes. Mais aussi, nos instants de rien … ou juste un mot s’échange. Un « je t’aime » qui s’envole avant d’aller travailler. Un « tu me manques » qui nous rappel aux nombreux jours passés l’un sans l’autre. Mais, surtout aux longues journées que nous avons passées ensemble.
En ces jours ou tu m’aides à m’ouvrir aux mondes et à appréhender ce monde qui et le nôtre… mais, qui est si différent du leur. Alors, ensemble on lit les Arcanes du Tarot aussi souvent que les rimes de poésie.
Tu m’as aimé au-delà de tout et tu as construit autour de moi, un monde dans lequel je pouvais me réfugier. Alors, dans mes moments de doutes, je me souviens de la couleur des galets. De l’odeur des courants marins. De la brise du vent dans mes cheveux. De ta façon de resserrer mon écharpe, pour ne pas que je prenne froid. Je me souviens de la douceur des couvertures que tu posais sur mes épaules ou endormie dans la voiture, on reprenait les longues routes du soir.
Je garde en ma mémoire, comme dans un livre ouvert, chacune de nos discussions. Des gouffres en moi, de mes peurs qui me paralysaient. Des longs sentiers que tu empruntais avec moi, face à ma maladie. Et de ta patience, ou seul face à mon mutisme qui me sert si souvent d’armure, tu restais là … à côté de moi … à attendre de pouvoirs transformer mes larmes en joie. Tu restais là, en tant que personne aimante, délicate et consciente. Un homme au-dessus de tout jugement, un ami à la foi inébranlable, un père qui me laisse aujourd’hui un héritage de tes mots, de ta sagesse, de ton indulgence et de ta piété. Au travers de tes mots et de tes actes, mais surtout de ta foi inébranlable, j’ai appris le monde. A l’apprécier à sa juste valeur. Et surtout à ne plus avoir peur de celui-ci. A ne plus avoir peur de ce monde si différent de moi … si différent de nous et qui nous entoure.
A tes côtés, j’ai appris que la vie est belle, pleine de surprise et d’aventure. Faites de peine, de bonheur, mais aussi de résilience, de moments intenses … et de moment inexplicable qui ne se regarde que dans les yeux de l'autre et ne se comprennent qu’avec le cœur. Pas de mots, pas de pensées... juste l’instant présent. J’aurai avec toi voulu partager d’autres moments magiques, d’autres lettres à se lire, à s’écrire. D’autres moments à se créer un paradis. Un monde à nous ou tu me transmets ton amour des livres et ta passion des mots.
Alors, comme je n’écrivais pas, je t’ai donné mes dessins et tu m’as donné de la peinture. Peinture avec laquelle j’ai peint sur les murs de ma chambre. A l’éponge, au pinceau, au couteau, avec mes mains. Je n’avais plus de feuille t’ai-je dis. Alors, au lieu de me disputer, tu m’as appris que tous mes rêves étaient possibles à réaliser. Mais pourtant, en ce jour si particulier, il est un rêve que je ne réaliserai jamais … celui de t’avoir auprès de moi, une dernière fois. Même si l'image du père formidable que tu as représenté, se dessinera toujours en moi.
De la fille que j’ai été pour toi, tu m’as appris à devenir une femme. Et que pour devenir une femme, je n’avais pas besoin d'être une autre pour séduire, pas besoin d’allumer une cigarette pour être adulte ou respecté des autres. Que je devais juste rester moi-même, une femme entière avec ses forces et ses faiblesses. Tu m’as appris à croire en moi, en l’amour et en l’union de deux êtres, mais aussi, que mon corps est un temple. Et quoique les hommes en pensent, je suis la seule à en disposer comme je le souhaite. Que je n’ai pas à me comporter comme ils le veulent, ni à me sentir différente. Car, tu m’as appris que je suis différente ! Et que l’homme qui parcourra le chemin de la vie avec moi, devra en saisir le sens, en accepter la difficulté, mais surtout voir en ma différence toute la beauté que cela confère de pouvoir se créer des instants uniques que nous seul comprendrons… et plus encore aimer l’idée, ou du moins e pas avoir peur que chaque jours, chaque sentiments ne ressemblera à aucun autre.
Aujourd’hui, grâce à toi et malgré la douleur que ton absence me procure, j’ai foi en l’amour et plus encore en la bonté des hommes. J’ai foi en la vie et confiance en l’avenir. Malgré l’univers inconnu qui m’entoure, je sais que le monde des autres, même différent du nôtre, vaut parfois la peine que l’on s’y aventure. Que la réalité dans laquelle je vie, que la réalité dans laquelle nous avons vécu... n’est pas la seule réalité.
Tu m’as appris que dans chaque larme qui coule, coule avant tout de l’amour. Et que dans chacune des aventures de la vie, il n’y a pas de limite. Au travers ton métier, tu m’appris que chaque maison à vendre ne définit pas un lieu, pas un endroit, pas un pays, pas des gens ! Mais bien que dans chaque maison à vendre, les gens ont construit autour d’elle un univers tout entier. Que d’une maison à une autre cet univers est différent. Mais, surtout que dans notre monde à nous, nous avons la chance de pouvoir passer de notre monde au leur et d’évoluer dans des univers qui nous font découvrir toute la beauté des êtres.
Aujourd’hui, je te vois dans chaque maison, dans chaque agence, dans chaque endroit où les hommes on construit un univers différent du nôtre. Mais aussi, dans chaque livre, dans chaque mot, dans chaque parole ou la douceur de l'instant présent me rappel à toi. Et j’ai cette chance finalement de te savoir, de te sentir partout proche de moi. Alors, en ce jour si spécial. Ou que tu sois, malgré ton départ qui nous sépare, le manque de ton absence…
A l'homme formidable, l'ami, le confident que tu as été pour moi... Bon anniversaire Papa
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